La Tribune

DEUTSCHE BANK : UN DILEMME CRUEL POUR ANGELA MERKEL

- ROMARIC GODIN

Berlin refuse de venir en aide à Deutsche Bank et a de bonnes raisons à cela, intérieure et européenne. Mais cette attitude pourra-t-elle tenir ? Le gouverneme­nt allemand ne pourra pas faire l'économie d'une remise en cause plus globale de sa politique. Le gouverneme­nt allemand va-t-il devoir faire face à une nouvelle crise bancaire ? La question est désormais ouvertemen­t posée depuis que l'hebdomadai­re Focus dimanche 24 septembre a rapporté une conversati­on qui s'est tenue cet été entre le président du mastodonte bancaire allemand Deutsche Bank, John Cryan, et la chancelièr­e Angela Merkel. Au cours de cet entretien, la chancelièr­e fédérale aurait refusé absolument toute aide publique à la banque qui a été condamnée par la justice des Etats-Unis à une amende de 14 milliards d'euros pour sa responsabi­lité dans les produits « subprimes ».

L'INQUIÉTUDE DU MARCHÉ

Ce refus du gouverneme­nt allemand a encore poussé l'action de la banque allemande à un nouveau plus-bas historique. Désormais, la banque est valorisée en Bourse environ à un tiers de ses fonds propres. C'est dire le niveau d'inquiétude du marché : les opérateurs ne croient absolument pas à la version officielle de la banque - confirmée par son communiqué de lundi - selon laquelle elle entend gérer ses problèmes « avec ses propres ressources » . La raison en est aisée à saisir : même si l'amende étasunienn­e est revue à la baisse, les réserves de la banque semblent trop faibles. L'institutio­n de Francfort a provisionn­é seulement 5,5 milliards d'euros pour l'ensemble de ses litiges.

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