CDD COURTS, COTISATIONS CHOMAGE: LE PLAN EXPLOSIF DU GOUVERNEMENT
La ministre du Travail consulte discrètement les organisations syndicales sur l'idée de taxer les CDD courts et sur un déplafonnement des cotisations chômage. Si Matignon et l'Elysée donnent le feu vert, cette double mesure"choc" pourrait être prise avant la fin de l'année. La question tient de l'Arlésienne: faut-il davantage taxer les contrats de travail courts qui plombent les finances de l'assurance chômage? Ce sujet est tellement sensible qu'il est à l'origine de l'échec de la négociation entre les organisations patronales et syndicales, l'été dernier, sur le renouvellement de la convention d'assurance chômage qui fixe les règles de l'indemnisation des demandeurs d'emploi. Depuis cet échec, l'Etat a prorogé par décret les règles existantes pour qu'il n'y ait aucune carence d'indemnisation. Pour autant, la ministre du Travail Myriam El Khomri ou encore le ministre de l'Economie et des Finances Michel Sapin souhaitent que les partenaires sociaux rouvrent les discussions le plus vite possible. Mais, dans un contexte de pré-campagne électorale, il paraît plus que douteux que le patronat et les syndicats se retrouvent... Mieux vaut, pour eux, attendre de voir qui sera aux commandes de l'exécutif au printemps prochain. Et ce, d'autant plus que les passions ne se sont pas calmées depuis l'été 2016: CFDT, CGT et FO veulent toujours taxer les contrats courts, arguant du fait que, selon les propres données du régime, en 2015, les dépenses d'allocation (8,9 milliards d'euros) envers les personnes ayant terminé des CDD courts sont supérieures de 3,3 fois aux contributions associées à cette forme de contrats (2,66 milliards d'euros). Le même constat s'impose pour l'intérim avec un ratio dépenses/recettes négatif de 2,7 fois. En revanche, élément rarement mis en avant, ce même ratio est très légèrement positif à hauteur de 0,6 fois pour les CDI.