MARCHE DE L'ART EN FRANCE : OU EST PASSE NOTRE BERNARD BUFFET ?
La part de la France dans le marché de l'art mondial est passée de 60% à 3% en un demisiècle. Comment réagir? Par Stéphane Laurent, historien Université de Paris I PanthéonSorbonne Moins prisée des acteurs du marché de l'art sur la scène mondiale qu'Art Basel, la FIAC démontre surtout une impasse qui affecte l'art français d'aujourd'hui, qui ne compte plus de grandes figures parmi les artistes les plus connus et les mieux vendus du circuit. Il n'est pas question ici de remettre en cause l'art contemporain comme l'ont fait dernièrement certains auteurs[ 1] ou de l'aborder d'un point de vue financier mais d'essayer de comprendre comment on en est arrivé à cette situation au sein d'un secteur qui véhicule non seulement un prestige culturel mais qui brasse également un chiffre d'affaires mondial substantiel, estimé à près de 59 milliards d'euros (63,8 milliards de dollars) en 2015. Près de la moitié des ventes aux enchères (46%) l'ont été dans l'art contemporain et d'après-guerre, soient 6,17 milliards d'euros (6,8 milliards de dollars). Or, la part de la France dans le marché de l'art est passée de 60% à 3% en un demi-siècle, selon Thierry Ehrmann, le PDG d'Artprice. Le premier artiste contemporain français le mieux coté, Robert Combas, arrive seulement en 134e position. Un déclin qui est en complet paradoxe avec la première place qu'occupe notre pays dans le tourisme.
AVANT, DES ARTISTES FRANÇAIS MONDIALEMENT CONNUS