DAVOS 2017, LOST IN TRANSITION
Rarement les participants au forum économique mondial de Davos ont semblé aussi déstabilisés que cette année : Brexit, Trump surtout, cela fait beaucoup pour un Davosien convaincu des bienfaits de la globalisation. L'urgence, dans le nouvel ordre mondial qui s'esquisse et face au tsunami technologique : rendre la mondialisation inclusive. Plus facile à dire qu'à faire. Beaucoup d'Américains qui ont fait cette année le voyage à Davos rasaient les murs dans le Congress Center de la petite station des Alpes suisse. Cette année, la montagne n'est pas magique et c'est ce sentiment d'incertitudes, ou plutôt de fin des certitudes qui a dominé les quatre jours du Forum économique mondial. Même Klaus Schwab, le fondateur, était ébranlé. Présentant l'intervention de Theresa May, le Premier ministre britannique, il a cru bon de rappeler que, né avant la dernière guerre, il espérait ne pas voir le monde répéter les erreurs des années trente.
RÉFUGIÉS DIGITAUX
Symboliquement, un grand mur des réfugiés présentait, en permanence, dans le grand hall du centre des congrès où se déroulent la plupart des 400 conférences la carte des migrations de 2016. Migrants de guerre (Syrie, mais aussi Afrique sahélienne), migrants économiques, migrants climatiques, demain peut-être même "réfugiés digitaux", selon l'expression du patron de Salesforce, Marc Benioff, un des géants de la technologie américaine. Si on ne fait rien, le « gap », entre ceux qui sortiront gagnant de la révolution technologique et les autres, qui perdront leur emploi, va aller croissant. Et la suite, on la connaît, si on ne donne pas d'emploi aux jeunes que l'on forme, ce sera la révolution.