LE REVENU UNIVERSEL PEUT-IL REGLER LES PROBLEMES DE PAUVRETE ?
L'instauration d'un revenu universel aurait de multiples vertus, notamment de lutter efficacement contre la pauvreté. Mais en prend-on le chemin ? Le « revenu universel » ou « revenu de base » alimente beaucoup de discussions. Il est vrai qu'en cette période où les solutions de sortie de crise sont peu nombreuses, l'idée d'attribuer une somme à tous, chaque mois, et pour toute la vie, fait du chemin. L'instauration du revenu universel fait notamment débat à la primaire de gauche, dont le premier tour se déroulera ce dimanche 22 janvier. Il crée des conflits sur sa faisabilité financière qui sont, du reste, inhérents à chaque reforme budgétaire de grande ampleur. Mais des interrogations demeurent aussi sur la capacité du revenu de base à remplir l'une de ses principales missions : être une solution efficace pour lutter contre la pauvreté. Et au regard de la forme qu'il prend dans certains programmes, il est permis de questionner cette finalité. Principal promoteur du revenu universel, le candidat Benoît Hamon propose de le mettre en oeuvre en plusieurs étapes. Son revenu universel coûterait entre 300 milliards et 450 milliards d'euros et atteindrait in fine 750 euros par mois, après 530 euros dans un premier temps. Mais pour le financer, Benoît Hamon sera contraint d'opérer des « fusions ciblées » de minima sociaux, et une baisse importante des aides au logement et des prestations familiales. Très éloigné de l'idée du revenu de base pour tous, Manuel Valls propose pour sa part un « revenu décent » de 800 euros - dont le coût pour les finances publiques serait de 8 milliards d'euros - mais qui naîtrait aussi de « la fusion de la dizaine de minima sociaux qui existent ». Il s'adresserait aux adultes de plus de 18 ans sous conditions de ressources.