"LA GAUCHE DEVRAIT SE PENCHER SUR LA QUESTION DU TRAVAIL"
Pour l'économiste Olivier Passet (Xerfi), la gauche aurait tout intérêt à se préoccuper de l'organisation du travail et de la gouvernance des entreprises, qui déterminent la distribution du revenu Comment se démarquent les candidats de la primaire à gauche, dans le domaine de l'économie ? On ne peut pas dire que les nouvelles idées affluent. C'est vraiment du classique. Tous les candidats évoquent notamment la question du pouvoir d'achat. La seule petite innovation, c'est la place laissée à la question européenne, que Vincent Peillon et Manuel Valls abordent assez longuement, de manière différente. Quant à Arnaud Montebourg, ses propositions reposent, par opposition à Valls et Peillon qui défendent l'économie de l'offre, sur un logiciel keynésien assez classique. En outre, Vincent Peillon est celui met le plus en avant le bilan Hollande, afin d'adopter une position centrale. Celui qui s'écarte le plus de ce classicisme, qui rénove les concepts de gauche, c'est Benoît Hamon. Il développe un programme économique assez cohérent. Ce programme repose sur l'idée que nous assistons à la fin du travail, et qu'il faut donc taxer les robots. La machine remplace l'homme, donc il faut l'imposer et redistribuer ensuite aux salariés le fruit de cette taxation. L'objectif est bien de changer le capitalisme, en s'appuyant donc sur la thèse de la fin du travail et le développement de l'Economie sociale et solidaire, érigée en modèle dominant. On est là plutôt dans la tradition utopique de la gauche.