HAMON CONTRE VALLS OU LA REVANCHE MACABRE DES FRONDEURS
Le ?second tour de la primaire à gauche s'annonce sanglant, presque sans retour ... et potentiellement sans espoir pour le premier tour de l'élection, la vraie, la présidentielle. Par Jean Christophe Gallien, Professeur associé à l'Université de Paris 1 la Sorbonne, Président de j c g a, CEO de Zenon7 Pendant ce temps, loin de France, François Hollande se recueillait sur la tombe de Salvador Allende, avant de visiter une ferme solaire chilienne. Entre cimetière et désert, il n'a pas souhaité commenter le premier dimanche de la primaire de ses vieux amis socialistes, radicaux de gauche et écologistes. Avec 1,7 millions de votants, ce premier tour, s'il ne s'est pas tout à fait déroulé dans un désert participatif, pourrait pourtant annoncer l'enterrement prochain du PS. Si la Belle Alliance en reste à ce niveau de mobilisation, le vainqueur du second tour, quel qu'il soit, aura de mal à prétendre incarner une légitimité politique conquérante pour tenter d'infléchir les trajectoires adverses d'Emmanuel Macron et Jean Luc Mélenchon. Au delà, ce résultat décrit deux versions du socialisme si différentes qu'on peut douter de la capacité de rassembler deux fonds et deux formes si opposées. Valls et Hamon ce sont deux projets de société et deux narrations politiques personnelles sans possibilité de synthèse au delà d'une vieille logique d'appareil socialiste. Benoit Hamon c'est le chemin de Jeremy Corbyn, Bernie Sanders, un PS façon Podemos, Manuel Valls ressemble davantage à Hillary Clinton, Sigmar Gabriel, un PS façon SPD allemand. Le ?second tour s'annonce sanglant, presque sans retour ... et potentiellement sans espoir pour le premier tour de l'élection, la vraie, la présidentielle.