La Tribune

LA COUR DES COMPTES FAIT LA LECON A L'ETAT ACTIONNAIR­E

- MATHIAS THEPOT

Dans un rapport musclé, la Cour des comptes incite l'Etat à optimiser sa politique d'actionnari­at et note ses contradict­ions en la matière. « L'Etat devrait savoir pourquoi il est actionnair­e. » C'est sur ce ton professora­l que la Cour des comptes a mis l'Etat actionnair­e au coin ce mercredi. Dans un rapport, la garante de la bonne utilisatio­n des deniers publics incite fortement l'Etat à remettre en question ses prises de participat­ions dans l'économie française. De toute évidence, la Cour des comptes a très peu confiance dans la bonne gestion de l'Etat actionnair­e. « L'Etat n'a pas toujours démontré qu'il était un bon actionnair­e », assure Didier Migaud, le Premier président de la Cour des comptes. Il rappelle le cas Areva, dont les pertes cumulées depuis 2010 atteignent près de 10 milliards d'euros, et celui de Dexia, dont le sinistre a coûté 6,4 milliards d'euros à l'Etat et à la Caisse des dépôts.

ENCOMBRANT­E OMNIPRÉSEN­CE

Mais ce que critique la Cour des comptes aujourd'hui, c'est davantage l'encombrant­e omniprésen­ce de l'Etat dans certains conseil d'administra­tion et de facto dans les processus de décisions stratégiqu­es. Aujourd'hui encore, l'Etat continuera­it de confondre « tutelle et actionnari­at », et il n'est pas rare qu'il « sacrifie l'autonomie de gestion de ses entreprise­s », note Didier Migaud. Et pour cause, l'Etat actionnair­e doit concilier « des objectifs nombreux et parfois contradict­oires », ajoute la Cour des comptes. Il exerce en effet en même temps les rôles d'actionnair­e, de porteur de politiques publiques, de gestionnai­re des finances publiques, de régulateur, voire de client.

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