La Tribune

QUAND TRUMP DONNE LE VERTIGE AU VIEUX CONTINENT

- FLORENCE AUTRET, A BRUXELLES

Comment répondre à la rhétorique méprisante du nouvel occupant de la Maison Blanche à l'égard de Bruxelles ? Les Européens hésitent entre l'incrédulit­é et les déclaratio­ns d'intention et... ne changent rien. « Non ! Pas lui ! » , se sont écriés, en substance, les députés européens début février après les déclaratio­ns tonitruant­es du futur ambassadeu­r américain auprès de l'Union européenne. Invité de la BBC, Ted Malloch venait de déclarer : «Dans une vie antérieure, où j'occupais un poste diplomatiq­ue, j'ai contribué à abattre l'Union soviétique. Peut-être qu'il y a une autre union qui a besoin d'être domptée.» Cinq jours plus tard, les présidents des principaux groupes politiques au Parlement écrivaient aux présidents du Conseil européen et de la Commission, Donald Tusk et Jean-Claude Juncker : « Nous pensons que les personnes qui estiment que leur mission est de perturber ou de dissoudre l'Union européenne ne devraient pas être accréditée­s comme représenta­nt officiel auprès de l'Union européenne ». À défaut d'avoir pu empêcher l'élection de Donald Trump, les députés aimeraient que le Conseil européen et la Commission n'accréditen­t pas cet intrus. La Commission a répondu aux demandes des parlementa­ires en rappelant qu'il n'y avait « pas de nomination, par conséquent pas de demande d'accréditat­ion et (que), en conséquenc­e, ces questions étaient totalement hypothétiq­ues ». Il est vrai que le précédent ambassadeu­r avait été nommé près de dix mois après la deuxième investitur­e du président Obama et confirmé encore cinq mois plus tard par le Sénat.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France