La Tribune

LUTTE CONTRE LE TRAVAIL DETACHE : LE POINT EN QUATRE QUESTIONS

- KAREN LATOUR

Jeudi 9 février, la Région votait la mise en place d'un plan "assumé et volontaris­te" de lutte contre le travail détaché, légaux comme illégaux, en Auvergne-Rhône-Alpes. Des mesures a priori légales, basées sur une volonté de protéger les entreprise­s locales, qui peuvent cependant entrer en conflit avec le droit communauta­ire et peuvent s'avérer, selon l'opposition, "discrimina­toires". Eclairage. "Notre but est de lutter contre tout travail détaché, qu'il soit légal ou non", a fait savoir Laurent Wauquiez, lors d'une conférence de presse, jeudi, en marge de l'Assemblée plénière de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Pour ce faire, l'ancien numéro un des Républicai­ns a lancé un plan de lutte contre les travailleu­rs détachés qui représente­raient, selon lui, 30 000 salariés dans la région et 25 % des emplois dans le BTP. Le président de la Région avait déjà annoncé vouloir mettre en place la préférence régionale pour les chantiers publics d'Auvergne-Rhône-Alpes. Cette fois, il va plus loin en faisant adopter un plan "assumé et volontaris­te" de lutte contre le travail détaché. Lire aussi : Auvergne-Rhône-Alpes : les sujets chauds de l'assemblée plénière Pourquoi vouloir lutter contre les travailleu­rs détachés ? Par définition, un travailleu­r détaché est "une personne issue d'un pays membre de l'Union Européenne, chargée par son employeur d'exercer ses fonctions dans un autre pays pour une durée déterminée." La commission européenne étudie actuelleme­nt une révision de la directive de 1996 afin de lutter contre les abus, les fraudes, et plus particuliè­rement le dumping social. En France, leur nombre a été multiplié par dix en dix ans : en 2015, ils étaient 285 000.

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