La Tribune

LA CENTRALE EDF DE CORDEMAIS CHERCHE A PRODUIRE DU « CHARBON » VERT

- FREDERIC THUAL, A NANTES

Des déchets verts pourraient-ils remplacer tout ou partie du combustibl­e avalé par la centrale thermique de Cordemais ? Dans l'estuaire de la Loire, l'ultime unité du réseau EDF à fonctionne­r au charbon, pilote un programme expériment­al de co-combustion de biomasse, avec l'espoir de faire émerger une véritable filière sur le territoire. « On fonctionne comme une start-up. En mode agile. On apprend en avançant, on pivote... » Patron de la centrale thermique EDF de Cordemais (44), Denis Florenty a pris la main sur le programme pilote lancé par l'énergétici­en pour qualifier un combustibl­e alternatif au charbon. Et pour cause, ici, sur les bords de l'estuaire de la Loire, la centrale, construite dans les années quatreving­t, demeure - à l'exception d'une unité au Havre- le dernier site EDF à fonctionne­r au charbon. Un maintien au prix d'un colossal programme (350 millions €) de rénovation et de mise aux normes des émissions atmosphéri­ques mené entre 2012 et 2016. «Ce qui nous a permis de réduire les émissions d'oxyde d'azote de 80%, l'oxyde de soufre de 90% et d'absorber 99% des poussières contenues dans les fumées sur nos deux unités à charbon » , affirme Denis Florenty. Et de maintenir 426 emplois direct sur le site. En dépit des efforts entrepris, au regard de décisions prises par la COP 21 et des politiques engagées en faveur de la transition énergétiqu­e, l'avenir de la centrale, utilisée pour subvenir aux pics de consommati­on liés aux vagues de froid ou aux aléas sur le réseau, demeure, malgré tout, pour le moins malmené, même si, « le projet de taxation de type de production d'électricit­é a été pour l'heure abandonné. Ce qui nous laisse le temps d'explorer de nouvelles voies » , respire Denis Florenty, engagé dans la mise en oeuvre d'un projet d'adaptation du site à la transition énergétiqu­e.

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