REMUNERATION DES DIRIGEANTS : COMPRENDRE CE QUE "DIRIGER" VEUT DIRE
Pour Armand Hatchuel et Blanche Segrestin, la confusion dans les débats portant sur la rémunération des dirigeants montre qu'on avait manifestement sous-estimé la difficulté du problème posé, à savoir : la difficulté à statuer sur ce que diriger une entreprise veut dire. La tournure que prend le débat sur les rémunérations des dirigeants et l'intervention de l'État ne manquent pas de surprendre. D'un côté, on voit les actionnaires d'une entreprise se rebiffer contre des rémunérations qu'ils jugent soudainement excessives... alors même que depuis longtemps, les actionnaires ont largement approuvé le principe des augmentations par le biais des primes « à la performance », c'est-à-dire en fonction de la valeur actionnariale. Et de l'autre côté, voici que les pouvoirs publics décident de renforcer le poids des actionnaires par rapport à celui du conseil d'administration sur le contrôle des rémunérations afin d'en limiter les excès, alors même qu'ils favorisaient il y a peu l'entrée de salariés au conseil d'administration pour une meilleure prise en compte des parties prenantes de l'entreprise. La confusion dans les débats montre qu'on avait manifestement sous-estimé la difficulté du problème posé par la rémunération des dirigeants : la difficulté à statuer sur ce que diriger une entreprise veut dire.
RÉMUNÉRATIONS FONDÉES SUR LE COURS DE BOURSE