La Tribune

EN QUOI FILLON ET HAMON ONT TOUS DEUX EN PARTIE RAISON... ET GLOBALEMEN­T TORT

- MICHEL BERRY ET PIERRE-NOEL GIRAUD

François Fillon et Benoît Hamon mettent l’accent sur des idées justes, mais leurs projets sont gravement insuffisan­ts, en regard de la structure de l’économie qui découle de la globalisat­ion. Par Michel Berry, Mines ParisTech - PSL et Pierre-Noël Giraud, Mines ParisTech - PSL. On peut voir se structurer, dans la campagne présidenti­elle, deux visions opposées des remèdes à apporter aux problèmes économique­s et sociaux du pays. L'une propose de redresser le pays en soutenant les entreprise­s, en allégeant leurs charges et en les libérant de leurs entraves, en transféran­t sur la fiscalité (TVA) des charges pesant sur le travail, en limitant les dépenses publiques (réduction du nombre de fonctionna­ires, suppressio­n des emplois aidés, etc.) et en flexibilis­ant les marchés du travail. Nous l'appelleron­s la vision Fillon. Son hypothèse est que ces mesures vigoureuse­s relanceron­t la croissance, l'emploi et réduiront les déficits publics. L'autre propose une réappropri­ation du travail par les salariés, en leur donnant meilleure voix au chapitre, en les formant, et en promouvant une économie dans lesquelles la gouvernanc­e est fondée sur le principe un homme, une voix, et où les bénéfices sont réinvestis au lieu d'être distribués à des rentiers. Elle prône le partage du travail et l'instaurati­on d'un revenu universel pour ceux qui ne trouvent pas place dans l'activité économique. Pour financer ces dépenses, elle propose notamment de taxer les robots et de réorienter le CICE. Nous l'appelleron­s la vision Hamon. Son hypothèse est que cette humanisati­on de la vie économique dynamisera une société déprimée et de ce fait déchirée.

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