La Tribune

"SNAPCHAT N'EST PAS UN BON INVESTISSE­MENT A LONG TERME"

- SYLVAIN ROLLAND

Jacques-Aurélien Marcireau, gérant du fonds EdRF Global Data chez Edmond de Rothshild Asset Management, s'inquiète de la gouvernanc­e de Snapchat et de sa capacité à devenir rentable, ce qui pourrait finir par lui porter préjudice en Bourse. Snapchat a effectué une entrée en Bourse triomphale jeudi 2 mars. Lancé à 17 dollars, le prix de l'action a bondi à 24,5 dollars dès l'ouverture et s'est maintenu à ce niveau à la fin de la première journée de cotation, valorisant l'entreprise à 34 milliards de dollars. Mais cette introducti­on triomphant­e ne présage en rien du succès de l'entreprise en Bourse sur le long terme, estime Jacques-Aurélien Marcireau, le gérant du fonds EdRF (Edmond de Rothschild Fund) Global Data chez Edmond de Rothschild Asset Management. LA TRIBUNE - Snapchat, qui s'est rebaptisé Snap Inc l'an dernier, a réalisé une spectacula­ire entrée en Bourse jeudi 2 mars, réussissan­t à passer de 24 à 34 milliards de valorisati­on en une seule journée. Pourtant, le modèle économique de l'entreprise interroge, avec des pertes qui s'élèvent à plus de 500 millions de dollars en 2016. Pensez-vous que l'entreprise est surévaluée ? JACQUES-AURELIEN MARCIREAU - Je pense que les marchés ont retenu la leçon de Twitter et que cette valorisati­on, bien que très élevée, n'est pas déraisonna­ble. A court et moyen terme, investir dans Snapchat fait sens, pour une simple raison : aujourd'hui, un Américain sur deux entre 17 et 34 ans utilise ce réseau social. C'est colossal. Voilà ce que les investisse­urs achètent : une capacité exceptionn­elle à parler aux Millennial­s, qui sont une population que les publicitai­res arrivent mal à toucher. Snapchat ringardise Facebook auprès des plus jeunes, c'est son atout numéro un.

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