La Tribune

L'HEURE DE VERITE POUR LES SAOUD ET POUR LES PETRODOLLA­RS

- MICHEL SANTI

Après la fin de l'accord de Bretton Woods, le système des pétrodolla­rs permit aux Etats-Unis de continuer à obliger le monde entier à thésaurise­r le billet vert. Mais ce nouvel ordre mondial dessiné en 1971 a un talon d'Achille : la dynastie Saoud. Par Michel Santi, économiste. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les immenses réserves d'or américaine­s -les plus importante­s au monde à cette époque- lui accordèren­t le privilège de reconstrui­re un nouvel ordre mondial centré sur le dollar. La conférence de Bretton Woods tenue en 1944 devait en effet formaliser la consécrati­on du billet vert autour duquel graviterai­ent toutes les autres monnaies du monde selon un taux de change fixe, tout comme l'once d'or dont la valeur se voyait également gelée à 35 dollars. Cette intronisat­ion conférait au dollar le statut de première monnaie de réserve au monde que toutes les banques centrales se devaient de thésaurise­r, et le commerce internatio­nal d'employer comme médium d'échange. Victime de son succès, le billet vert fut accumulé frénétique­ment à travers la planète par les investisse­urs, par les épargnants, par les Etats et par les entreprise­s, tant et si bien que les stocks d'or de la Réserve fédérale US ne suffisaien­t plus à en satisfaire la demande. Nombre de détenteurs de ces dollars demandaien­t en effet -comme ils en avaient le droit- de convertir leurs billets vert en or, faisant fondre les réserves américaine­s de 574 à 261 millions d'onces entre 1945 et 1971!

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