La Tribune

ANDREA ENRIA, LE CROISE DES « BAD LOANS »

- FLORENCE AUTRET

Au menu des ministres européens des finances qui se retrouvent à Malte les 20 et 21 mars, le plat de résistance se nomme « bad loans ». En moyenne dans l'Union européenne, plus de 5 % des prêts bancaires sont considérés comme « non performant­s », autrement dit susceptibl­es de ne pas être remboursés, ou dont le paiement a plus de 90 jours de retard, selon la définition de l'Autorité bancaire européenne (ABE). Un ratio « trois fois plus important que dans les autres grandes régions du monde », expliquait récemment son président Andrea Enria. Le fléau touche bien sûr plus particuliè­rement la Grèce (47 %). Mais dans huit autres pays - Portugal, Chypre, Finlande, Hongrie, Slovénie, Roumanie, Bulgarie et Irlande -, il se situe entre 10 % et 20 %.

ACCÉLÉRER LA LIBÉRATION DU CAPITAL BANCAIRE

Ici et là, le problème a été résolu par des solutions « ad hoc », assainisse­ment direct des bilans, ou « bad banks » nationales, comme en Espagne, en Irlande ou en Allemagne. Mais il persiste et est désormais considéré comme un problème non bancaire ou national, mais macroécono­mique pour toute la zone euro. C'est comme cela qu'il faut comprendre le soutien univoque apporté fin janvier par Klaus Regling - le directeur général du Mécanisme européen de stabilité, le bras armé de l'Eurogroupe - à l'idée lancée par Andrea Enria d'un pool européen de mauvaises créances bénéfician­t d'un financemen­t public, pour une partie au moins du fardeau. Le but n'est pas tant d'éviter des risques de faillite (l'essentiel des mauvaises créances est provisionn­é ou collatéral­isé) que d'accélérer la libération du capital bancaire.

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