COMMENT APPREHENDER LE FAIT RELIGIEUX DANS LES ENTREPRISES ?
La religion ne s'arrête plus aux portes des entreprises. Elle est même devenue un sujet d'attention, voire de préoccupation face aux demandes, venant de salariés à différents niveaux hiérarchiques et occupant des fonctions diverses, d'autorisations d'absences pour fêtes religieuses, de repas spéciaux, de salles de prière... Ces entreprises sont aussi confrontées à des revendications de certains employés de porter des signes religieux ou d'entretenir des relations professionnelles différenciées entre les hommes et les femmes. Que cette question soit urgente et visible ou qu'elle reste pour l'instant latente, il est devenu en quelques années un sujet de et pour le management. Le principe de laïcité ne peut servir de référence qu'aux entreprises publiques. Après ce constat, reste à savoir comment faire. Et sur ce point, beaucoup d'entreprises françaises s'interrogent. Fautil appréhender ce sujet comme un sujet à part ? Faut-il produire des outils de gestion ? Faut-il communiquer ? Qui doit se saisir de cette question ? Preuve de ces interrogations partagées, les conférences et les débats fleurissent sur ce thème depuis quelques mois. Afin d'aller vers les réflexions partagées entre praticiens et experts du sujet, une vingtaine de représentants d'entreprises publiques et privées françaises s'est réunie mensuellement pendant cinq mois au sein du Club de l'Anvie « Faits religieux, identités et diversité ». À l'issue de ces échanges, prétendre faire une liste de bonnes pratiques en la manière serait inconsidéré étant données la difficulté et la complexité de la question. Néanmoins certains principes peuvent être retenus.