FRANC CFA : HOLLANDE RENVOIE LA BALLE DANS LE CAMP DES CHEFS D'ETAT AFRICAINS
Le président français sortant François Hollande a dernièrement déclaré que son pays reste ouvert à toutes les propositions des Etats membres de la « zone franc » relativement à l’avenir du franc CFA. La balle est donc désormais dans le camp des dirigeants des pays ayant en commun cette monnaie héritée de l’époque coloniale. Il reste à savoir si les chefs d’Etat concernés par la question oseront franchir le pas comme vient de le plaider le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré pour qui, le retrait du FCFA pour une monnaie commune permettrait, par exemple, aux pays de la CEDEAO de réaffirmer leur indépendance. « C'est un gros défi lancé aux présidents de réfléchir pour qu'ensemble nous puissions avoir une monnaie ». Ces mots prononcés vendredi 17 mars dernier à Casablanca au Maroc par le président du Burkina Faso sonnent comme une réponse à l'annonce faite quelques jours plutôt par le président français sortant, lequel s'est dit « ouvert à toutes les propositions que les Etats membres de la zone pourraient formuler à cette occasion ». Le contexte n'était certes pas le même, le président burkinabé intervenant en marge de la 5e édition du Forum international Afrique Développement (FIAD) où Roch Christian Kaboré était l'invité d'honneur, alors que François Hollande s'exprimait à l'occasion d'un entretien qu'il a eu, le mercredi 15 mars, avec son homologue ivoirien Alassane Dramane Ouattara. Toutefois, en plein débat qui agite depuis quelques mois le continent sur l'avenir du franc CFA, les deux avis exprimés à quelques jours d'intervalle sont de nature à amplifier la polémique et surtout à mettre davantage de pression sur les dirigeants africains des pays membres de la « Zone franc » qui sont d'ailleurs régulièrement interpellé sur la question.