DEFENSE : LE BRESIL BALANCE ENTRE AMBITION ET RIGUEUR BUDGETAIRE
Le Brésil semble relever la tête. De nouveaux programmes d'armement sont actuellement en préparation. Mais le contexte budgétaire freine toujours les ambitions du géant de l'Amérique du Sud, qui doit aussi compter sur les affaires de corruption. Le Brésil semble sortir tout doucement la tête hors de l'eau. Au plus grand salon de défense d'Amérique latine LAAD, qui s'est tenu la semaine dernière à Rio de Janeiro, les industriels de l'armement ont senti enfin un frémissement dans ce pays, qui reste toutefois profondément impacté par la crise économique et la corruption. Certes le Brésil continue de souffrir de la crise économique. Mais, selon plusieurs industriels interrogés par La Tribune, le moral des militaires brésiliens et, par ricochet, celui des groupes internationaux, qui sont venus beaucoup moins nombreux cette année à Rio (150 exposants en moins environ), remontent par rapport à LAAD 2015 où tous les voyants étaient rouges foncés. Plusieurs projets significatifs, qui ont été longtemps en souffrance, sont à nouveau en préparation même si la prudence reste requise. Prudence car le ministre de la Défense Raul Jungmann a été clair. Très clair. Il a expliqué mardi dernier que son ministère devait assumer sa part de fardeau dans la réduction du déficit budgétaire de 42 milliards de dollars. Le ministère avait prévu d'investir cette année 15 milliards de reals (4,5 milliards d'euros) mais 9,6 milliards (2,88 milliards d'euros) ont été plus ou moins gelés. Les militaires pourraient néanmoins récupérer tout ou partie de ces crédits au cours de 2017. Plusieurs projets ont été à nouveau étalés, certains reportés mais aucun n'a été annulé. Par exemple, l'achat de missiles de défense aérienne, malgré un très important retard, n'a pas été annulé, a confirmé Raul Jungmann. Faut-il donc voir le verre à moitié vide ou à moitié plein?