PRESIDENTIELLE 2017 : POURQUOI LE MEDEF SE LANCE DANS LA BATAILLE
Pierre Gattaz, le président du Medef a signé deux textes dans la presse pour alerter sur les risques et dangers des votes Mélenchon et Le Pen, rompant avec les habitudes de neutralité du patronat. En 2012, certains avaient reproché à la CGT de Bernard Thibault d'avoir pris fait et cause pour François Hollande, le candidat socialiste, avant le premier tour de l'élection présidentielle. Nicolas Sarkozy, son rival au second tour, avait alors très mal pris le silence du patronat, espérant un soutien qui n'est jamais venu. Cette initiative fut alors considérée comme un écart. En effet, historiquement, les partenaires sociaux avaient jusqu'ici un devoir de réserve ou, à tout le moins, de neutralité. Seule exception, l'élection présidentielle de 2002. Au nom de la défense des valeurs républicaines, les syndicats de salariés avaient appelé à faire barrage à Jean-Marie Le Pen au second tour, demandant implicitement à leurs militants de voter pour Jacques Chirac. Lors de son retour à la politique, Nicolas Sarkozy ne s'était pas privé, en public et en privé, de reprocher au patronat la faiblesse de son soutien avant le second tour. Certes, en 2012, Laurence Parisot, alors présidente du Medef, avait fait un bilan plutôt élogieux du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Mais ce soutien était à la fois trop timide pour inciter le patronat à s'engager résolument en faveur du président sortant, et trop appuyé pour lui épargner les critiques de son rival qui lui demanda alors de ne pas se mêler de ce qui ne la regardait pas.