"IL N'EST PAS QUESTION DE RENONCER A LA DEFENSE EN FRANCE" (AIRBUS)
Airbus a mis les choses au point avec Jean-Yves Le Drian. Pas question de renoncer à la défense. Le groupe aéronautique travaille même sur un successeur de l'avion de combat Eurofighter. Pour Airbus, il n'est pas question de renoncer à la défense, notamment en France. Ce n'est pas le scoop du siècle certes. Mais ce qui sont initiés ont compris. De quoi parle-t-on ? D'une passe d'armes entre Jean-Yves Le Drian et Airbus, qui a chatouillé à la fin de l'hiver les narines de Tom Enders. Le ministre de la Défense français n'a pas apprécié l'éviction de Marwan Lahoud, patron de l'international et de la stratégie d'Airbus et dirigeant historique d'EADS. En outre, le courrier adressé en février aux sept pays clients de l'A400M pour demander à nouveau de l'aide sur ce programme cauchemardesque, avait très fortement irrité la France. Bref, Jean-Yves Le Drian était furax et l'avait fait savoir publiquement début mars à Airbus sur la base aérienne d'Orléans où sont stationnés les A400M français. Le ministre a clairement mis sous surveillance les orientations que pourrait prendre Tom Enders sur le devenir de son groupe. "C'est bien connu, et ce que je vais dire maintenant n'est pas un avertissement, c'est une précaution, la confiance se perd plus vite qu'elle ne se gagne, avait-il expliqué dans son discours. Le partenariat qui nous unit à l'entreprise franco-allemande d'aéronautique doit respecter la vocation autant militaire que civile de cette dernière, et Tom Enders le sait bien et je crois l'entend".