LA PRESIDENTIELLE DANS LE PIEGE DU NUCLEAIRE
Le quinquennat s’achève sur un scénario rocambolesque concernant Fessenheim, qui ne garantit en rien que la centrale soit fermée prochainement, alors même qu’il s’agissait d’une promesse du candidat Hollande, qui, une fois le président, en avait fait un symbole fort de sa politique énergétique. Cinq ans plus tard, le mix énergétique français n’a pas évolué, mais le sujet a pris du galon dans l’opinion publique et les programmes des candidats. Les choix du prochain président en matière d’énergie promettent d’être complexes à mettre en oeuvre et onéreux. En mai 2007, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy s'écharpaient entre les deux tours quant à la part du nucléaire dans le mix énergétique français. Dix ans plus tard, pas un candidat en lice n'ignore qu'elle représente 73 % de l'électricité consommée en France. Ils sont plusieurs à vouloir faire baisser cette proportion, certains souhaitant même une sortie totale du nucléaire. Mais l'intensité du dernier feuilleton concernant la fermeture de la centrale de Fessenheim et le caractère alambiqué de son issue (qui la fait dépendre de l'entrée en service de Flamanville, bien difficile à prévoir) l'ont à nouveau rappelé : tout ce qui a trait au nucléaire en France demeure délicat. Or, dans un contexte de consommation plate, la place accordée au nucléaire déterminera l'ensemble de la politique énergétique des prochaines années. Parmi les principaux candidats, Emmanuel Macron, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon prévoient de réduire (voire d'éliminer à terme pour les deux derniers) la part du nucléaire. À l'inverse, François Fillon et Marine Le Pen entendent revenir sur la loi de transition énergétique et la fermeture de Fessenheim, afin d'allonger la durée de vie des centrales existantes puis de renouveler le parc avec des réacteurs de nouvelle génération.