PRESIDENTIELLE : LE PREMIER TOUR DE LA DEFIANCE
Par Jean Christophe Gallien, Professeur associé à l'Université de Paris 1 La Sorbonne, Président de j c g a Mais que diable veulent-ils aller faire dans cette galère ? Pourquoi se battre pour affronter la tempête de l'échec qui s'annonce ? Même s'ils ne nous l'ont que très peu décrit, les candidats à la présidentielle ne peuvent ignorer le réel de notre pays et de son contexte à venir. Incroyable campagne présidentielle qui occulte ou presque le bilan de François Hollande et de son ministre Emmanuel Macron. Inquiétante campagne qui dissimule la réalité profonde de notre pays que fragilise encore le durcissement de l'environnement économique et géopolitique global. Quel que soit le candidat qui sera élu en mai, il sait qu'il héritera d'une situation déjà complexe, mais qui va se détériorer très rapidement. Les candidats ne peuvent ignorer le clap de fin d'une série économique et géopolitique aussi rare que bénéfique qui associait des taux d'emprunt extrêmement favorables, un coût de l'énergie fortement tiré vers le bas par la chute des cours du pétrole, une faiblesse de l'euro favorisant la compétitivité européenne et une forme fragile, mais réelle de stabilité géopolitique multipolaire. Ils savent que ce basculement place notre pays dans une position de grande fragilité. Notre pays a zappé ce programme inédit, et avec lui celui de la timide, mais bien réelle reprise européenne. Ainsi sur les trois dernières années - 2014, 2015, 2016 -, notre croissance économique cumulée a été de 3 % alors que la moyenne des 19 nations de la zone euro montait à 4,8%.