LE VIGNOBLE BORDELAIS VICTIME D'UN COUP DE GEL A 1,9 MD€
Le vignoble sera-t-il simplement sonné par l’épisode de gel d’avril dernier ou va-t-il au contraire s’enfoncer dans une crise dévastatrice ? Dans tous les cas le coup sera très dur, pronostiquent les professionnels de la filière. Le vignoble bordelais, qui sortait tout juste d’une crise commerciale profonde, est fragilisé. La séquence de gel qui a frappé la France à la fin du mois d'avril, avec un pic le jeudi 27, risque de mettre le vignoble bordelais à genoux. C'est la crainte exprimée à la Chambre d'agriculture de la Gironde par les responsables de la filière après leur sortie de la réunion de crise qui les a réunis vendredi 5 mai. En attendant les déclarations de récolte, les remontées d'informations du terrain témoignent d'une chute de la production de 50 % dans le Bordelais. Ce qui devrait ramener le volume de vin produit de 5,4 à 2,7 millions d'hectolitres. Alors que la floraison printanière continue à croître et à embellir dans les campagnes et que le soleil revient, ce foudroyant épisode glacial d'avril a de puissants effets. "Il fait beau, vous rentrez chez vous, et dans la vigne c'est l'hiver" a illustré avec simplicité le président de la Chambre d'agriculture lors de la conférence de presse organisée après la réunion de crise. Le gel n'a pas frappé que la vigne et le département de la Gironde recense ainsi 10.000 hectares de céréales à paille impactées, 10.000 hectares de maïs gelés, 1.000 hectares de pommes de terre gelés ou encore 200 hectares de haricots verts et autant de fruits à coque, noisetiers et noyers. Mais pour le moment c'est bien sur le vignoble que l'ampleur du sinistre est la plus visible.