L'INELUCTABLE MUTATION DE L'EXPLOITANT AGRICOLE
Quel sera, demain, le visage de l’agriculteur français ? Dans un contexte d’évolution sectorielle et socio-économique, quelles formes les entreprises agricoles françaises prendront-elles ? Quelles sont les mutations à l’oeuvre au coeur même de l’entrepreneuriat en agriculture en France ? Décryptage avec François Purseigle, sociologue des mondes agricoles et professeur des universités. "Être agriculteur, aujourd'hui, ne signifie plus forcément, loin s'en faut, être chef d'exploitation." Le constat établi par François Purseigle en introduction de sa conférence, le 4 mai, à Saint-Laurent d'Agny est sans appel. Au cours de son exposé, le sociologue, associé au Cevipof, centre de recherches politiques de Sciences Po, a décrit les mutations des formes d'entrepreneuriat agricole et celles, parallèles, des structures de production. "Cette capacité d'évolution des structures est, avec la compétitivité prix, un critère important de la performance économique. Or, certaines formes nouvelles d'entreprises agricoles possèdent, aujourd'hui, cette capacité à capter de la valeur", a-t-il ajouté dans son propos liminaire. Lire aussi : L'agriculteur, toujours maître de son exploitation ? Et d'entamer un bref historique de l'entrepreneuriat agricole en France : la ferme familiale, de la IIIe République à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'exploitation à 2 UTH (unité de travail humain), caractéristique de la deuxième moitié du XXe siècle et qui marque l'arrachement au modèle précédent, et l'entreprise agricole, qui se banalise à l'époque contemporaine et renvoie à des sociétés de forme capitalistique.