UBER : ANALYSE DE L'EFFET DE DOMINATION
Exploration des mécanismes économiques sous-jacents au système Uber. Par Bernard Guilhon, SKEMA Business School – UCA L'économie digitale repose sur des algorithmes et des données. Leur utilisation reconfigure les situations de marchés, aussi bien celui des services que celui du travail. La stratégie d'Uber est mise en oeuvre dans le cadre de fortes asymétries créées par l'organisation de la chaîne de valeur sur le marché des transports de personnes. S'agissant des plateformes collaboratives, la technologie et la globalisation ont favorisé la création de marchés quasi-monopolistiques qui, dans le cas d'Uber, ont abaissé à la fois les barrières à l'entrée pour les chauffeurs et les coûts d'information pour les usagers. Les positions traditionnellement acquises ont été contestées, l'augmentation du nombre des véhicules a accru la concurrence, entraîné une redistribution des rentes et favorisé la création de nouvelles opportunités d'emploi et de revenu pour des personnes peu ou pas qualifiées. Les nouvelles opportunités se réalisent d'autant plus facilement que les coûts d'ajustement sont faibles, la main-d'oeuvre étant souvent issue du chômage, donc recherchée même « sans expérience préalable ». Cela a conduit les organisations en place (en particulier G7 à Paris) à demander aux pouvoirs publics d'égaliser les conditions de la concurrence de façon à maintenir leur activité.
LES FORMATS DE LA PRESTATION DE SERVICES SE MODIFIENT