CODE DU TRAVAIL : "L'EXISTENCE D'UN SOCLE COMMUN DE PROTECTIONS EST EN QUESTION"
ENTRETIEN - Alors que démarre véritablement la concertation entre l'exécutif et les partenaires sociaux ce vendredi, Emmanuel Dockès, professeur de droit du travail à l'université Paris-Ouest Nanterre, estime que les réformes voulues par l'exécutif pourraient remettre en question les protections minimales des salariés. Le gouvernement d'Edouard Philippe ouvre ce vendredi la concertation avec les partenaires sociaux, comme convenu dans son programme, pour fixer dans le détail la réforme du code du travail qu'il compte finaliser avant l'automne. L'objectif affiché est de donner plus de fluidité au marché du travail afin de réduire le chômage. Officiellement, plusieurs mesures sont sur la table, déjà énoncée par le président Emmanuel Macron, alors candidat. Il s'agit notamment de l'inversion de la hiérarchie des normes, en faveur des accords d'entreprise, et l'instauration d'un barème obligatoire sur les indemnités prud'homales. Des révélations successives dans la presse cette semaine laissent penser que l'exécutif pourrait avoir quelques idées en tête pour aller plus loin dans son projet. Ces intentions ne rassurent pas Emmanuel Dockès, professeur de droit du travail à l'université Paris-Ouest Nanterre. Il analyse pour La Tribune les possibles conséquences de la réforme en cours et rappelle les mesures alternatives de la "Proposition de code du travail", publiée par le GRPact (Groupe de recherche pour un autre code du travail), qu'il coordonne. L'ouvrage a d'ailleurs été remis "en mains propres" au président de la République, au Premier ministre et à la ministre du Travail, sans réponse à ce jour.