AFFAIRE DU FBI : DONALD TRUMP A ENCORE GAGNE
Il n’y a pour le moment aucune chance de destituer Trump, et chaque attaque contre lui renforce la détermination et la confiance de la part de ses soutiens. Par Jean-Éric Branaa, Université Paris II Panthéon-Assas. « Que va-t-il se passer aujourd'hui à Washington ? » Telle était la question que tout le monde se posait ce matin aux États-Unis. Pour y répondre, il fallait s'intéresser à l'homme du jour : James Comey. En réalité, c'est sa quatrième heure de gloire dans les médias. La première remontait à juillet 2016, lorsqu'il est apparu en pleine lumière pour indiquer qu'il mettait fin à l'enquête sur la fameuse affaire des emails, ce feuilleton qui a empoisonné la campagne d'Hillary Clinton et auquel personne ne comprenait plus rien. On a toutefois compris que cette annonce était importante car le candidat républicain, Donald Trump, s'est aussitôt déchaîné contre lui, tweetant : « C'est très très injuste ! ». Avant de se raviser et de prétendre que le directeur du FBI aurait affirmé que « l'attitude d'Hillary Clinton a été une honte et un profond embarras pour notre pays ». Ce qu'il n'a jamais dit. Il faut reconnaître que cette affaire arrangeait bien Donald Trump et la fin de l'enquête tombait bien mal, à quelques semaines de l'ouverture de la campagne électorale officielle. Fort heureusement pour lui, les astres étaient de son côté et, incidemment, le directeur du FBI aussi, même s'il ne l'a pas réellement voulu : la deuxième intervention publique de James Comey n'est pas passée inaperçue quand, à 11 jours du scrutin présidentiel, il a annoncé qu'il rouvrait l'enquête « suite à des faits nouveaux ». Cette simple remarque, bien anodine hors campagne, a été dévastatrice. Hillary Clinton a elle-même affirmé, fin avril, que cette intervention avait provoqué sa défaite.