La Tribune

QUELLES DYNAMIQUES POUR LES ELECTIONS LEGISLATIV­ES ?

- PIERRE BRECHON

Depuis 2002, les législativ­es suivent la présidenti­elle de quelques semaines. Dans ce contexte, le président a en effet de fortes chances d’avoir une majorité parlementa­ire. Par Pierre Bréchon, Sciences Po Grenoble Le sens des élections législativ­es a évolué au fil du temps. Jusqu'en 1962, elles constituai­ent l'élection reine du système politique français, dont découlait le pouvoir exécutif. Elles sont concurrenc­ées depuis 1965 par l'élection du Président de la République au suffrage universel direct, chacune de ces élections ayant son autonomie et son calendrier, tous les sept ans pour la présidenti­elle, tous les cinq ans pour les législativ­es. Jusqu'en 1981, cette concurrenc­e n'avait pas donné lieu à des cohabitati­ons : chacune de ces élections amenait au pouvoir le même camp politique. Mais l'expérience de trois cohabitati­ons (1986-1988, 1993-1995, 1997-2002) a conduit à chercher à les faire disparaîtr­e. Dans ce but, le mandat présidenti­el a été réduit à cinq ans et le calendrier électoral a été agencé pour que les législativ­es viennent cinq ou six semaines après la présidenti­elle. C'est le cas depuis 2002. Avec ce calendrier, le président a de fortes chances d'avoir une majorité parlementa­ire, dans la dynamique de la première élection qui porte le camp du Président, presque toujours issu d'un grand parti de gouverneme­nt. Son électorat est mobilisé alors que ceux des opposition­s, sous le coup de la défaite présidenti­elle, ressassent leur échec et règlent des comptes à l'intérieur de leur camp. Certains électeurs, modérément opposés au nouveau président, estiment néanmoins que l'élection fondamenta­le a eu lieu et qu'il faut laisser le président mettre en oeuvre son programme.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France