POURQUOI AMERICAINS ET EUROPEENS FERRAILLENT SUR LA REGULATION BANCAIRE
Les banquiers centraux du monde entier, qui se sont réunis la semaine dernière en Suède pour débattre de la réforme des ratios de solvabilité, ne sont pas tombés d’accord. Derrière un débat hautement technique, c'est l'affrontement de deux philosophies de la gestion du risque, sur fond de guerre économique. Soulagées, les banques françaises, et plus largement européennes, peuvent respirer : il n'y a pas eu d'accord de compromis en leur défaveur conclu à l'issue de la réunion du Comité de Bâle mercredi et jeudi à Luleå, en Suède. Cette instance internationale, qui rassemble les banques centrales et autorités financières d'une trentaine de pays, débat depuis des mois de la réforme des règles mondiales de solvabilité des banques, décidée après la faillite de Lehman Brothers et la crise financière mondiale. La réunion de deux jours du comité de supervision bancaire s'est terminée sans publication d'un communiqué final, ce qui acte l'absence d'accord, en silence. « Le comité continue de faire des progrès en vue d'aboutir à un accord sur le plancher (output floor), y compris lors de la réunion de cette semaine. Ce qui est important est qu'il y a une profonde envie de toutes les organisations membres du comité de conclure dès que possible » a commenté tout en euphémisme le président du Comité de Bâle, le suédois Stefan Ingves, dans une déclaration adressée vendredi aux médias s'enquérant du résultat.