CYBERSECURITE : UNE MONTEE EN PUISSANCE DECISIVE
La numérisation de l’économie mondiale va se traduire par une montée en puissance de la cyberdéfense. La France, qui était déjà très avancée dans ce domaine, s’est dotée d’une nouvelle doctrine et d’une nouvelle organisation. Les questions de surveillance, de défense et de sécurité dans le cyberespace posent de nombreux défis au ministère de la Défense. Ainsi, les atteintes aux systèmes d'information peuvent poser une question de souveraineté majeure en cas de prise de contrôle ou de paralysie de secteurs vitaux pour l'État. D'autant plus que la dépendance au numérique, y compris dans les systèmes d'armes, s'accroît tous azimuts. Très clairement, la guerre s'est aujourd'hui métamorphosée. En France c'est même "une priorité nationale" gravée dans le marbre du dernier Livre blanc sur la sécurité et la défense nationale. L'ancien ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a d'ailleurs très vite senti qu'une "adaptation" de l'outil de défense était "indispensable". Au regard de cette nouvelle donne stratégique, il a lancé à la fin de 2016 une révision de la doctrine militaire afin d'y intégrer "l'impact de cette nouvelle capacité". "En matière de cyber, je considère que nous avons pris le bon train en 2008, a estimé en février dernier le chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers. Nous sommes dans le bon wagon, qu'il s'agisse des personnels, mais aussi de la technologie, puisque nous sommes capables non seulement de nous protéger, mais aussi de riposter." La montée en puissance se poursuit à travers la loi de programmation militaire 2014-2019, avec le recrutement d'au moins 1 000 civils et militaires supplémentaires et un budget de près de 440 millions d'euros. La LPM prévoit de multiplier par trois les crédits dédiés au développement et à l'acquisition de nouvelles solutions de cybersécurité.