LE E-COMMERCE EN AFRIQUE, ENFIN LE DECOLLAGE ?
Tous les GAFA sont présents en Afrique ... Facebook depuis bientôt 10 ans avec même des accès historiques par sms, Uber dans une quinzaine de pays, YouTube est un succès ... tous ? Non car une des sociétés historiques (la plus anciennes avec Apple) n’y est guère présent : Amazon. Les choses vont peut-être changer car au cours des 5 dernières années sont apparus – enfin – des acteurs du e-commerce. L’exemple le plus célèbre à ce jour est celui de Jumia, présent dans bientôt une vingtaine de pays. L'e-commerce en Afrique doit intégrer de vraies spécificités. Pour ne citer que les principales : un marché d'accès fortement concentré sur le mobile, un accès d'ailleurs très majoritairement prépayé, un faible taux de bancarisation notamment en Afrique Subsaharienne, un besoin des consommateurs de toucher les produits avant de les acheter et d'être rassuré dans l'usage des services qui leur sont proposés. Les freins associés à ces spécificités sont progressivement levés. Les services sont dès le début développés pour un usage sur mobile et proposent une expérience client de qualité sur l'ensemble des smartphones. La problématique de faible bancarisation est contournée par un paiement proposé en espèces à la livraison ou via des services de paiement mobile de plus en plus fréquent en Afrique. Enfin, la chaine logistique permettant la livraison du produit à l'adresse du client, ou à proximité, se développe et rend possible d'adresser une majorité de la population cible. Un livreur Jumia distribue aujourd'hui 35 colis par jours ... une productivité encore faible (le facteur français dépasse les 100 colis / jours) mais qui est déjà un beau résultat pour qui connait l'absence d'adresse postale.