SANCTIONS CONTRE HANOUNA : UN PAYS LIBRE N'A PAS BESOIN DE CSA
Après le canular controversé de Cyril Hanouna et les réactions qui ont suivi, la question posée est celle de légitimité et de l'utilité du CSA. Par Thibault Raisse, journaliste indépendant spécialisé dans les questions de justice et de société. « Mais que fait le CSA ? » La question est revenue à la fréquence d'une coupure pub dans les jours qui ont suivi le canular controversé de Cyril Hanouna. Dans son émission « Touche pas à mon poste » du 18 mai dernier, l'animateur avait piégé par téléphone des homosexuels répondant à une fausse annonce déposée par Hanouna lui-même sur un site de rencontres gay. La séquence, dans laquelle la star de C8 se délectait des allusions très « cash » de ses interlocuteurs incrédules, a entraîné près de 40.000 signalements au CSA, et l'ire de nombreux observateurs, élus, ou acteurs du débat public sommant l'autorité indépendante de sévir. D'abord muets, les Sages ont fait savoir 5 jours après la diffusion qu'une instruction avait été ouverte mais qu'ils n'en maîtrisaient pas le calendrier, celle-ci étant confiée à un rapporteur indépendant. Heureux coup du hasard, ce même 23 mai, les conclusions de deux autres procédures intentées contre l'animateur fin 2016 ont été transmises au CSA. Deux séquences étaient visées. La première montrait la détresse d'un chroniqueur pensant avoir été témoin d'une agression mortelle. Dans la seconde, l'animateur avait conduit une chroniqueuse aux yeux bandés à poser les mains sur son sexe. Critiqué pour sa passivité, le gendarme de l'audiovisuel a cette fois décidé de frapper fort, privant l'émission de publicité pendant trois semaines en répression de ces deux passages respectivement jugés humiliant et dégradant.