LES AUTORITES EUROPEENNES S'OUVRENT AUX ESSAIS CLINIQUES VIRTUELS, MAIS...
L'Agence européenne des médicaments prend en compte les essais "in silico", c'est à dire simulés sur des ordinateurs, en association avec les tests sur les animaux et les essais cliniques classiques sur les humains. Mais d'aucuns dénoncent une procédure laborieuse pour faire valider ces essais cliniques virtuels. Pour réduire le coût de développement d'une molécule, les solutions ne sont pas légions. Le laboratoire peut essayer de limiter le nombre d'humains inscrits dans les essais cliniques, améliorer le choix des groupes de patients pour trouver ceux répondant au mieux aux traitements et étant le moins soumis à une éventuelle toxicité, ou encore réduire en amont le nombre de tests effectués sur les animaux. À cet effet, les essais cliniques in silico se diffusent depuis quelques années pour réduire le coût des essais in vivo (sur l'homme et l'animal), qui représentent 75% des dépenses liées au développement d'une molécule. Il s'agit d"essais virtuels basés sur des données existantes. Leur objectif est de prédire les effets du médicament sur le corps et les effets de l'organisme sur le médicament (pharmacocinétique). "On rentre les facteurs extrinsèques et intrinsèques liés aux produits thérapeutiques. On reproduit dans l'ordinateur des compartiments représentant les parties du corps humain. Puis on fait passer virtuellement le produit dans ces compartiments, et on analyse les données qui ressortent", détaille Emmanuelle Voisin du cabinet Voisin Consulting Life Sciences, lors d'une conférence sur le sujet organisée par le lobby France Biotech.