La Tribune

EMPRUNTS TOXIQUES : ANALYSE D'UN CAS REEL

- OLLIVIER TARAMASCO

En signant des contrats « toxiques », les banques s’approprien­t des revenus générés par l’économie réelle. Analyse d'un contrat « toxique » signé par une municipali­té iséroise en 2007. Par Ollivier Taramasco, Institut polytechni­que de Grenoble (Grenoble INP) Fin 2007, pour financer la constructi­on d'un complexe sportif, un village de 3 000 habitants de la banlieue aisée de Grenoble a contracté, sur 30 ans, un emprunt de 3 millions d'euros. Après les élections municipale­s de 2008, une nouvelle équipe s'est installée à la tête de la mairie et a découvert que cet emprunt était « toxique » . J'ai obtenu une copie du contrat et j'ai pu l'étudier en détails. Je ne vais pas m'attarder sur la grande habilité de la banque à présenter le produit sous son meilleur jour, à camoufler les éléments importants, à rendre impossible au non-expert une estimation correcte des risques. Je ne vais pas non plus m'étendre sur la « légèreté » des élus qui ont crû (ou voulu croire) en la poule aux oeufs d'or. Ce que je souhaite montrer, c'est comment un établissem­ent bancaire utilise les emprunts toxiques. C'est comment, la constructi­on d'un gymnase dans cette commune, d'une école ou d'une salle des fêtes ailleurs, a sans aucun doute excessivem­ent enrichi ses actionnair­es et, par le versement de primes, ses quelques salariés qui ont conçu et qui gèrent ces contrats. Ce que je souhaite montrer, c'est comment cette manne a atterri dans leurs poches, le jour même de la signature du contrat.

LE CONTRAT « TOXIQUE » ET SON PORTEFEUIL­LE « CACHÉ »

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