La Tribune

FAUT-IL REVOIR LE CODE DE LA ROUTE POUR LES VEHICULES AUTONOMES ?

- SYLVAIN NAILLAT

Le véhicule autonome sera vraisembla­blement le premier robot doué d'une intelligen­ce artificiel­le évoluée à intégrer et modifier le quotidien de sociétés entières. Son développem­ent est déjà bien engagé : rares sont les nouveaux modèles qui ne savent pas faire un créneau tout seuls, freiner de leur propre initiative à l'approche d'un danger ou changer de voie lorsque cela est nécessaire. Par Sylvain Naillat, avocat au barreau de Paris Sur le barème retenu par l'OICA [1] comptant six gradations (du niveau 0 au niveau 5), le degré d'autonomie de nos véhicules actuels oscille le plus souvent entre les niveaux 1 et 2. Mais de nombreux constructe­urs se sont déjà directemen­t lancés à la conquête des niveaux 4 et 5, ce dernier caractéris­ant un véhicule ne nécessitan­t aucune interventi­on humaine (sauf, dans certains cas, pour indiquer la destinatio­n souhaitée). Il y a cependant un pas de géant pour y accéder, et les évolutions technologi­ques devront être accompagné­es d'évolutions normatives, qui pourraient s'avérer un peu plus complexes que prévues.

LES OBSTACLES JURIDIQUES CLASSIQUES

En France (et en Europe), les véhicules véritablem­ent autonomes n'ont tout simplement pas le droit de rouler (en dehors d'un cadre expériment­al). La raison principale est rapidement identifiée : « tout véhicule en mouvement [...] doit avoir un conducteur ». Cette dispositio­n française, que l'on trouve à l'article R412-6 du Code de la route, est inspirée de la Convention internatio­nale de Vienne sur la circulatio­n routière de 1968 et est donc commune à de nombreux pays en Europe et dans le monde [2].

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France