POURQUOI AIR FRANCE-KLM RISQUE-T-ELLE DE PERDRE SON INDEPENDANCE
Ce lundi, les actionnaires d'Air France-KLM seront appelés à approuver l'augmentation de capital réservée à Delta et China Eastern qui leur donnera à chacune 10% du capital du groupe français. Pour Bernard Pédamon* et Philippe Raffin* cette opération risque de marquer le début de la perte d'indépendance d'Air France-KLM. L'assemblée générale d'Air France KLM convoquée le lundi 4 septembre 2017 va selon toute vraisemblance approuver à une large majorité l'augmentation de capital réservée aux compagnies Delta Air Lines (Delta) et China Eastern Airlines (China Eastern). A l'issue de cette opération, les deux sociétés détiendront chacune 10% du capital d'Air France-KLM (AFKL). L'État français, actionnaire de référence, et les représentants des salariés du Groupe ont accueilli plutôt favorablement cette proposition qui n'est pas cependant sans soulever un certain nombre d'objections.
L'OPÉRATION STRATÉGIQUE POUVAIT SE FAIRE SANS AUGMENTATION DE CAPITAL
La première objection est que cette augmentation de capital réservée engendre, à terme, le risque d'une perte d'indépendance du groupe AFKL, avec l'approbation surprenante de l'État français. Car il ne s'agit pas ici d'une prise de participation croisée entre les trois groupes concernés ce qui signifie que le renforcement de leur partenariat stratégique entre l'Amérique, l'Europe et l'Asie aurait pu se faire hors d'une opération sur le capital d'Air France-KLM.