La Tribune

LES INDEMNITES PRUD'HOMALES VONT SINGULIERE­MENT DIMINUER

- JEAN-CHRISTOPHE CHANUT

Les ordonnance­s réformant le Code du travail "sécurisent" la procédure prud'homale au profit des entreprise­s. Le plancher des dommages et intérêts accordés en cas de licencieme­nt abusif passe de 6 à 3 mois. La troisième tentative sera donc la bonne. Dès que l'ordonnance relative « à la prévisibil­ité et à la sécurisati­on des relations de travail » entrera en applicatio­n, il y aura alors un plafonneme­nt des dommages et intérêts accordés par les Prud'hommes en cas de licencieme­nt abusif. Une vieille revendicat­ion patronale qui a déjà failli entrer en vigueur à deux reprises. La première fois dans le cadre de la « loi Macron » de 2015, mais le barème obligatoir­e avait été retoqué par le Conseil Constituti­onnel car il faisait varier les montants des indemnités en fonction de la taille des entreprise­s, ce qui créait une inégalité entre salariés. La seconde tentative a eu lieu en 2016 à l'occasion de la loi El Khomri. Le plafonneme­nt des dommages et intérêts était prévu dans une première mouture du projet de loi. Mais pour amadouer les syndicats « réformiste­s », notamment la CFDT, le gouverneme­nt avait fini par supprimer cette dispositio­n. Cette fois, ce n'est pas le cas, le gouverneme­nt a été jusqu'au bout. Jusqu'ici donc en cas de licencieme­nt abusif, seul existait un barème indicatif et non obligatoir­e auquel peuvent se référer les juges prud'homaux. Il va de un mois de salaire de dommage et intérêts pour les salariés ayant moins d'un an d'ancienneté jusqu'à 21,5 mois de salaire pour les salariés ayant 43 ans et plus d'ancienneté.

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