LA LEVEE DE FONDS EN MONNAIE VIRTUELLE OU "ICO" ARRIVE EN FRANCE
La startup française DomRaider a ouvert ce mardi son « initial coin offering » ou ICO, une émission de « jetons » en crypto-monnaie pour 35 millions d’euros qui financera son projet de plateforme de vente aux enchères s’appuyant sur la technologie Blockchain. Ce mode de financement, proche du crowdfunding, en plein essor, n’est pas encore réglementé. Vous connaissiez peut-être les IPO, le terme anglais pour une introduction en Bourse (Initial public offering). Mais l'entrée en Bourse, c'est un peu trop XXe siècle pour certaines startups, un processus contraignant sur le plan réglementaire, long, souvent coûteux, en commissions aux banques, en frais d'avocats. Même la voie du capital-risque, avec ses codes d'initiés et ses dizaines de pitches à préparer fébrilement, c'est éreintant, tortueux et incertain. La dernière mode, c'est l'ICO, pour « initial coin offering », une émission de « jetons » échangeables en monnaie virtuelle, telle que le Bitcoin ou l'Ether. Des « actifs numériques » émis directement par une entreprise, sans passer par une banque coordonnant l'opération. L'investisseur qui souscrit ne reçoit pas de part du capital (comme une action en Bourse ou un investisseur en capital-risque) ou de créance sur les résultats futurs (comme un porteur d'obligations) mais des droits d'utilisation d'un futur service. La toute première ICO remonte à 2013 et ce sont presque exclusivement des jeunes pousses travaillant sur la Blockchain (« chaîne de blocs »), la technologie de stockage et de transmission d'informations sous-jacente des monnaies virtuelles, qui s'y lancent. Le phénomène explose cette année : depuis janvier, il y en aurait eu près de 140 dans le monde, permettant à des entreprises inconnues du grand public de lever, parfois en quelques minutes, plusieurs millions, pour un montant cumulé de plus de 2 milliards de dollars, selon le site coin Schedule.