LEVEES DE FONDS EN BITCOIN : « ATTENTION AUX ARNAQUES ! » DIT L'AMF
L’envolée effrénée des opérations de levées de fonds en monnaie virtuelle, en dehors de toute régulation, a conduit la Chine à interdire ces Initial Coin Offerings (ICO). En France, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a engagé une réflexion sur l’encadrement de ce mode de financement alternatif encore émergent et appelle à la vigilance. « L’idée n’est pas d’interdire absolument toutes les ICO ou de laisser tout faire », explique dans un entretien Franck Guiader, le directeur de la division FinTech, Innovation et Compétitivité de l’AMF. LA TRIBUNE - Le marché des Initial Coin Offerings (ICO), des levées de fonds en monnaie virtuelle, est en plein essor et commence à se développer en France. Envisagez-vous de les réglementer ? FRANCK GUIADER - C'est un marché très récent, à la croissance exponentielle depuis la fin de 2016 qui s'est encore accélérée cet été : même s'il faut manier les chiffres avec précaution, les montants levés dépasseraient 1,5 milliard de dollars depuis un an. En France, nous en sommes aux tous débuts : trois Initial Coin Offerings ont été rendues publiques par leurs initiateurs, pour un montant estimé d'un peu moins de 50 millions de dollars en termes de jetons émis. C'est un univers très disparate, avec des technologies différentes et des formes très variables : elles donnent lieu à l'émission de tokens (jetons) en contrepartie de la contribution financière, dont certains auront une valeur future si un marché secondaire se crée, d'autres donneront parfois en plus des droits d'usage de services, d'autres encore proposent d'intervenir dans la gouvernance.