REFORME DU TRAVAIL : NE PAS SE TROMPER D'ANALYSE
L'annonce des ordonnances sur le code du travail a provoqué, à juste titre, de multiples réactions : le sujet a en effet la double caractéristique d'intéresser - voire d'inquiéter- de nombreux Français, tout en revêtant une extrême complexité, qui rend les commentaires malaisés, si ce n'est erronés. Par Démocratie Vivante (*) Dans ce contexte, les approximations vont donc bon train, y compris sur la méthode retenue. De ce point de vue, il convient de s'interroger plus avant sur ce qui a fait le relatif succès de la démarche. En premier lieu, les grands axes de la réforme et même le recours aux ordonnances ont été un des thèmes majeurs de la campagne d'Emmanuel Macron, puis des législatives. Autrement dit, le nouvel exécutif était bien mandaté pour aller de l'avant et ses interlocuteurs en étaient tout à fait conscients. Corrélativement, la démarche a été lancée en début de quinquennat, dans la foulée d'une double victoire politique sans appel, en mai et juin derniers. Par contraste, le projet de loi El Khomri était intervenu en fin de cycle politique et alors que le pouvoir était affaibli, sur fond de virulents débats internes avec sa propre majorité. Ensuite, pour des raisons tenant en partie à ce qui précède, FO et surtout son chef ont fait le choix d'une implication constructive, avec deux idées en tête : sortir ce syndicat de son isolement et de l'ombre portée de la CGT ; tenter de le remettre au centre du jeu social, avant la passation de pouvoir prévue au printemps 2018.