ELECTIONS SENATORIALES : LA REPUBLIQUE EN PANNE
Si les résultats de LREM sont très loin de la percée annoncée, ils ne sont nullement catastrophiques. Elle a emporté une fraction significative de l’implantation socialiste traditionnelle. Par Pierre Martin, Sciences Po Grenoble Les résultats des sénatoriales ont été présentés à raison par les commentateurs comme un sévère échec des partisans du Président de la République. La principale raison de cet échec réside dans les objectifs extravagants que s'étaient publiquement fixés les responsables de La République En Marche, confortés par les projections farfelues publiées dans la presse (notamment celles du Monde du 25 juillet 2017, accordant de 74 à 79 sièges à LREM !). Sur les 348 sièges que compte le Sénat 171 ont été renouvelés, le 24 septembre dernier : en dehors d'une élection partielle en Savoie, 170 appartenaient à la série renouvelable (celle-ci inclut les départements de 37 à 66, l'ensemble des départements de la région parisienne ainsi que 14 sièges d'outre-mer et 6 des Français de l'étranger). Elle avait été renouvelée précédemment en 2011, l'autre série l'ayant été en 2014. Sur ces 171 sièges, 35 étaient désignés au scrutin majoritaire à deux tours (dans 16 départements renouvelables à deux sièges et deux à un siège, ainsi que la partielle en Savoie) et 136 au scrutin proportionnel (130 dans 26 départements à 3 sièges et plus, et les 6 sièges des Français de l'étranger. Les 8 départements à 3 sièges avaient, quant à eux, voté au scrutin majoritaire en 2011.)