"L'OEIL N'EST PAS ENCORE ASSEZ HABITUE A VOIR DES FEMMES PATRONS"
Promouvoir le leadership féminin suppose de combattre des stéréotypes bien ancrés, estime la PDG d'Engie, classée 3e « businesswomen » la plus puissante du monde (hors États-Unis) par « Fortune ». LA TRIBUNE - Souvent défini comme « le Davos des femmes », le Women's Forum met l'accent sur l'engagement pour un monde meilleur cette année. Quelle est à votre sens la valeur ajoutée d'un tel événement en 2017 ? ISABELLE KOCHER - Après la COP21, qui a marqué un vrai tournant et traduit en volonté politique une prise de conscience sociétale à l'oeuvre depuis des années, la priorité est maintenant d'embarquer le monde du business. Pour mettre en oeuvre l'Accord de Paris, il faut en effet que les opérateurs industriels alignent leurs actions avec ses objectifs, et que le monde de l'investissement réoriente ses moyens pour soutenir les entreprises qui s'engagent pour un monde meilleur. Avec le soutien de ses investisseurs, Engie a pour sa part déjà fait des choix forts dans ce sens, en revoyant sa stratégie pour soutenir la transition énergétique. Nous sommes justement en train d'arriver au bout du processus de cession des 15 milliards d'euros de nos actifs qui ne sont plus compatibles avec l'énergie du futur, laquelle sera décarbonée, digitalisée, décentralisée et accessible à tous. Mais pour que le monde du business s'engage plus globalement dans ce mouvement, cela fait sens de réunir ses acteurs, de faire connaître les premières expériences qui marchent et de contribuer à ce qu'elles se généralisent. Lors du CEO Champions, vous aurez l'occasion d'échanger avec d'autres PDG en matière de politiques de diversité. Pourquoi un tel exercice vous semble-t-il utile ?