EGALITE SALARIALE FEMMES-HOMMES : "ON NE VA PAS ENCORE ASSEZ VITE"
[Women's Forum] Une première action de name and shame, divers projets en matière d’égalité salariale, une pluie de critiques lors de l’adoption de la loi travail, et un Tour de France de l'Égalité lancé officiellement ce mercredi avec le Premier ministre. Nommée par Emmanuel Macron en mai, la Secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa fait le bilan de ses cinq premiers mois au gouvernement. Propos recueillis par Giulietta Gamberini LA TRIBUNE - En matière d'égalité professionnelle -l'une de vos trois priorités selon votre présentation en Conseil des ministres du 19 juillet-, votre première action concrète a été de convoquer le 12 septembre au ministère, pour une demi-journée de formation, les 10 entreprises du SBF 120 les moins bien classées dans le palmarès de la féminisation des instances dirigeantes dressé en 2016 par le cabinet Ethics & Boards, et d'afficher à vos murs les noms des deux absentes. Quelle vous semble être la valeur ajoutée d'une telle démarche, en sachant que le classement en question était déjà public depuis 2013 ? MARLÈNE SCHIAPPA - L'objectif de cette expérimentation était de mettre la pression aux entreprises les moins bien classées, en leur proposant tout d'abord de venir se former au ministère avec le Conseil supérieur de l'égalité professionnelle, la formatrice en innovation sociale Marie Donzel ainsi que des entreprises menant des politiques innovantes, et en recourant ensuite à la pratique du name and shame (nommer et blâmer, Ndlr) vis-à-vis de celles refusant de se saisir de cette dernière chance de devenir des acteurs de l'égalité professionnelle. Toutes ont reçu plusieurs appels téléphoniques et courriers, adressés à leurs PDG, DG et DRH : elles étaient largement prévenues. Ce n'est pas si fréquent que l'État offre une formation aux entreprises !