CATALOGNE : LE SILENCE DE L'EUROPE ET LE SPECTRE DE LA SOUVERAINETE
Comment comprendre le silence observé par l’Europe sur la question catalane depuis plusieurs mois ? Il importe d’analyser les relations entre l’Union européenne, les institutions et les États membres. Par Antoine Rayroux, Concordia University Mercredi 4 octobre, le Parlement européen a tenu un débat en séance plénière intitulé « Constitution, état de droit et droits fondamentaux en Espagne à la lumière des événements en Catalogne ». Pressée depuis plusieurs semaines de se prononcer sur la question catalane, l'Union européenne ne pouvait rester totalement silencieuse plus longtemps. En effet, le gouvernement catalan de Carles Puigdemont demande à l'Europe de s'impliquer dans une médiation avec le gouvernement espagnol suite au vote sur le référendum pour l'indépendance de la Catalogne tenu le 1er octobre. Il n'est pas non plus impossible que les violences policières constatées la journée du vote, qui ont causé plusieurs centaines de blessés, soient portées devant la Cour européenne des droits de l'homme. Déjà, dès le lendemain du vote l'Organisation des Nations Unies, par la voix de son Haut Commissaire au droit de l'homme, exprimait son inquiétude face à la situation et demandait au gouvernement de Mariano Rajoy d'enquêter. Car si celui-ci a mené la bataille sur le front de la légalité constitutionnelle et du respect de l'état de droit, il a, depuis le 1er octobre, sans doute perdu celle des images.