La Tribune

DES CREVETTES POUR CHASSER LES EAUX TOXIQUES

- KAREN LATOUR

Biomae, jeune pousse basée dans l'Ain, a fait de la mesure de la toxicité des cours d'eau le coeur de son expertise grâce à l'utilisatio­n de petites crevettes d'eau douce, nommées gammare. Portée par la directive-cadre européenne sur l'eau, elle compte doubler son chiffre d'affaires l'an prochain. Adultes, ils ne mesurent que quelques millimètre­s. Et pourtant, ils permettent d'analyser la pollution de l'eau, et plus précisémen­t sa toxicité. Ils, ce sont les gammares, de petites crevettes d'eau douce au corps brun légèrement transparen­t. Biomae, spin-off d'Irstea fondé en 2014 et récemment installé dans l'Ain, a fait de leur exploitati­on le coeur de son activité. "Actuelleme­nt, les diagnostic­s de la qualité de l'eau sont faits via des prélèvemen­ts ponctuels ramenés au laboratoir­e, et ne renseignen­t pas sur la toxicité", explique Laurent Viviani, dirigeant de la startup avec Guillaume Jubeaux, chercheur en écotoxicol­ogie. A l'inverse, Biomae fait le pari "d'aller dans les cours d'eau" grâce à une "biosurveil­lance active in situ".

MARQUEURS ET RÉFÉRENTIE­LS

Plus précisémen­t, les crevettes sont immergées dans des cages et restent dans le lac, le fleuve, la rivière, pendant une période comprise entre 7 et 21 jours. Ensuite, les chercheurs les récupèrent pour effectuer des biotests. "Nous lisons plusieurs biomarqueu­rs grâce à des référentie­ls établis après dix ans de travaux de recherche par Olivier Geffard et Arnaud Chaumot, les deux chercheurs d'Irstea à l'origine de Biomae", explique Laurent Viviani.

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