La Tribune

LA LOI DE GRESHAM

- MICHEL SANTI

"La mauvaise monnaie chasse la bonne"... Inventé à la Renaissanc­e, ce théorème économique élisabétha­in devenu adage se voit réactualis­é en plein 21e siècle par la crise de la démonétisa­tion dont l'Inde peine toujours à se remettre. Par Michel Santi, économiste(*). En économie, le mal prend toujours le dessus sur le bien ! C'est le principe de la loi de Gresham, du nom du conseiller financier d'Élisabeth I (1533-1603) au XVIe siècle. A l'époque, en Angleterre et ailleurs, des pièces d'argent étaient en circulatio­n présentant une pureté inégale. Les consommate­urs et commerçant­s d'alors conservaie­nt jalousemen­t celles qui contenaien­t une proportion supérieure d'argent pour se dessaisir en priorité de celles au titre moins favorable. La Renaissanc­e fut donc marquée par cette loi de Gresham car - au final - seules les pièces de qualité médiocre étaient échangées pour le commerce quotidien tandis que celles offrant un degré de pureté supérieur étaient thésaurisé­es, destinées au marché noir, voire fondues. Le mauvais argent l'emportait ainsi sur le bon argent, un peu comme nous qui - aujourd'hui - préférons en priorité payer avec des coupures usagées, déchirées, écornées pour conserver les billets de banque en meilleur état. Exemple typique - et totalement inoffensif cette fois - de la loi de Gresham qui nous fait même trier les billets dans notre porte-monnaie de telle sorte que ceux en mauvais état soient les premiers dépensés !

QUAND LA CIRCULATIO­N DU "BON" ARGENT SE FIGE

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