FRAIS BANCAIRES : "DES MILLIARDS" SUR LE DOS DES CLIENTS EN DIFFICULTE
Selon une enquête de "60 Millions de consommateurs" et de l'Union nationale des associations familiales (Unaf), les commissions pour incidents de paiement se multiplient et rapportent 6,5 milliards d'euros par an aux banques françaises. Un meilleur encadrement des frais est nécessaire car le plafonnement légal n'empêche pas les abus. [ Article publié à 4h et mis à jour à 17h35] A l'heure où les banques multiplient les discours sur l'inclusion, la finance durable et solidaire et leur engagement citoyen, les conclusions de l'enquête réalisée par le magazine "60 Millions de consommateurs" (dans l'édition de ce jeudi) et l'Union nationale des associations familiales (Unaf) risquent de porter un coup sévère à leur image. Le magazine édité par l'Institut national de la consommation (INC) et l'Unaf ont épluché « plusieurs centaines de relevés de compte de clients "lambda" et de clients en difficultés financières ponctuelles ou persistantes » et comparé les frais facturés par les établissements bancaires en cas d'incident de paiement : chèque sans provision, rejet de prélèvement, agios, dépassement de découvert, etc. Une liste « impressionnante » de commissions en tout genre et « régulièrement, l'industrie bancaire en invente de nouvelles », telle que la « lettre d'avertissement pour compte débiteur non autorisé » d'un montant de 12 à 20 euros qui s'est généralisée. Si ces frais sont plafonnés depuis 2014, l'étude comparative montre que les banques facturent toutes le maximum autorisé par opération, « à l'exception notable de La Banque Postale. » En moyenne, ces frais, qui touchent plusieurs millions de clients, coûtent au client "lambda" 34 euros par an.