La Tribune

"LE CASH N'EST PAS HAS BEEN, C'EST HIGHTECH !" (BANQUE DE FRANCE)

- PROPOS RECUEILLIS PAR DELPHINE CUNY ET PHILIPPE MABILLE

L'avenir des espèces, des moyens de paiement numériques et des monnaies virtuelles taraudent les banques centrales, en particulie­r la Banque de France. Le point avec Érick Lacourrège, directeur général chargé des services à l'économie et du réseau, et de la fabricatio­n des billets, et Vincent Bonnier, directeur général adjoint de la fabricatio­n des billets. LA TRIBUNE - Verra-t-on la fin du cash de notre vivant ? ÉRICK LACOURRÈGE - À la Banque de France, nous n'anticipons pas de disparitio­n des espèces à horizon visible, c'est-à-dire à dix ou vingt ans. Ceci dit, toute chose est mortelle et le cash finira par disparaîtr­e. La question est : quand ? Nous avons eu un grand débat sur cette question essentiell­e à la Banque de France et au sein de l'Eurosystèm­e, qui regroupe les 19 pays de la zone euro et la Banque centrale européenne (BCE), puisque nous avons une stratégie d'investisse­ment et de gestion de crise intimement liée au cash. La Banque de France a décidé d'investir lourdement depuis trois-quatre ans dans la filière cash, tant dans la gestion, la circulatio­n, le recyclage et le tri des billets que dans la fabricatio­n. En novembre 2016, nous avons pris la décision importante de déménager, d'ici à 2022, l'impression des billets de notre usine de Chamalière­s, qui a eu 100 ans, vers une usine ultramoder­ne sur le site de Vic-le-Comte, à 20 kilomètres de Clermont-Ferrand, où nous possédons déjà une papeterie fiduciaire, en coentrepri­se avec trois banques centrales (Italie, Autriche et Irlande). Il y a une logique industriel­le à regrouper les deux activités.

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