"LE CASH N'EST PAS HAS BEEN, C'EST HIGHTECH !" (BANQUE DE FRANCE)
L'avenir des espèces, des moyens de paiement numériques et des monnaies virtuelles taraudent les banques centrales, en particulier la Banque de France. Le point avec Érick Lacourrège, directeur général chargé des services à l'économie et du réseau, et de la fabrication des billets, et Vincent Bonnier, directeur général adjoint de la fabrication des billets. LA TRIBUNE - Verra-t-on la fin du cash de notre vivant ? ÉRICK LACOURRÈGE - À la Banque de France, nous n'anticipons pas de disparition des espèces à horizon visible, c'est-à-dire à dix ou vingt ans. Ceci dit, toute chose est mortelle et le cash finira par disparaître. La question est : quand ? Nous avons eu un grand débat sur cette question essentielle à la Banque de France et au sein de l'Eurosystème, qui regroupe les 19 pays de la zone euro et la Banque centrale européenne (BCE), puisque nous avons une stratégie d'investissement et de gestion de crise intimement liée au cash. La Banque de France a décidé d'investir lourdement depuis trois-quatre ans dans la filière cash, tant dans la gestion, la circulation, le recyclage et le tri des billets que dans la fabrication. En novembre 2016, nous avons pris la décision importante de déménager, d'ici à 2022, l'impression des billets de notre usine de Chamalières, qui a eu 100 ans, vers une usine ultramoderne sur le site de Vic-le-Comte, à 20 kilomètres de Clermont-Ferrand, où nous possédons déjà une papeterie fiduciaire, en coentreprise avec trois banques centrales (Italie, Autriche et Irlande). Il y a une logique industrielle à regrouper les deux activités.