LES COMPAGNONS DU DEVOIR, ENTRE TRADITION ET INNOVATION
La légende, attestée par des preuves, veut que les Compagnons du devoir aient bâti les cathédrales. Certains les rénovent encore quand d'autres évoluent dans des secteurs d'activité et des entreprises à la pointe de la technologie. La communauté des compagnons constitue l'un des réseaux les plus larges - près de 10 000 hommes et femmes -, et les plus efficaces au monde. Tous les compagnons, ou presque, partagent cet amour sans borne du travail bien fait et de la transmission des savoirs. Ces valeurs et ce réseau constituent un substrat sur lequel les jeunes peuvent s'enraciner et bâtir leur avenir. Un lien invisible et indéfectible les unit, qui leur confère une position singulière et respectée. À quelques pas de la plus ancienne maison des Compagnons du devoir, dans le 9e arrondissement de Lyon, pousser la porte du centre de formation des métiers du bâtiment de Vaise revient à se heurter à un contraste saisissant. Alors que l'on pénètre dans une enceinte où une centaine de jeunes apprennent un métier du bâtiment, le lieu est calme et, curieusement, presque désert. « Nombreux se trouvent en entreprise, puisque nous fonctionnons selon le principe de l'alternance » , justifie Jean-Paul Decressac, délégué régional Auvergne-Rhône-Alpes des Compagnons du devoir, qui forment chaque année 10 000 jeunes en France. Les autres, en période de « cours », s'affairent à leur tâche avec une application non feinte, sous le regard bienveillant et exigeant de leur formateur, à peine plus âgé qu'eux et déjà compagnon.